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Meurthe-et-Moselle : entre histoire, identité et fierté locale en 2025

Meurthe-et-Moselle : entre histoire, identité et fierté locale en 2025

la Meurthe-et-Moselle ! Un nom de département qui sonne comme une invitation au voyage fluvial, une double promesse géographique. On l’entend et on imagine tout de suite deux cours d’eau serpentant paisiblement. Mais derrière ce nom composé se cache une histoire bien plus complexe et une identité forgée par les soubresauts de l’Histoire. Et la première question qui vient souvent à l’esprit, c’est bien celle-là : mais comment diable appelle-t-on ses habitants ?

Les habitants de la Meurthe-et-Moselle s’appellent les Meurthe-et-Mosellans, ou plus simplement, les Meurthois.

Voilà, c’est dit. Simple, n’est-ce pas ? En réalité, comme pour le département lui-même, la réponse mérite qu’on s’y attarde. Car ce gentilé, ce nom d’habitant, est la porte d’entrée pour comprendre l’âme de ce territoire si particulier, né d’une cicatrice de l’Histoire de France. Alors, suivez-moi, on part à la découverte de ce département qui est bien plus qu’un trait d’union entre deux rivières.

Meurthe-et-Mosellan ou Meurthois : le choix des armes (et des mots)

Meurthe-et-Mosellan ou Meurthois : le choix des armes (et des mots)

Plongeons directement dans le vif du sujet. Vous avez donc deux options officielles : « Meurthe-et-Mosellans » et « Meurthois ». Laquelle choisir ?

Le terme Meurthe-et-Mosellans (et Meurthe-et-Mosellanes, bien sûr) est le plus logique, le plus administratif. Il décalque parfaitement le nom du département. C’est le choix de la rigueur, celui que vous trouverez dans les documents officiels et sur les fiches Wikipédia. C’est impeccable. Un peu long, peut-être, mais impeccable. On sent presque le tampon de la préfecture en le prononçant.

Puis, il y a Meurthois (et Meurthoise). Plus court, plus fluide. Il a un petit côté affectueux, une sonorité qui roule mieux sur la langue. Ce terme est en fait un héritage. Avant 1871, il existait un département de la Meurthe (avec pour chef-lieu Nancy). Ses habitants étaient… les Meurthois. Lorsque le nouveau département a été créé, une partie de la population a simplement conservé son ancien gentilé. C’est un clin d’œil à l’histoire, un fil qui nous relie au territoire d’avant la guerre.

Alors, dans la vie de tous les jours ? La plupart des gens utilisent « Meurthois » par simplicité. C’est plus direct. « Je suis Meurthois » sonne plus naturel que la version complète. Mais ne vous y trompez pas, les deux sont parfaitement corrects. C’est un peu comme avoir un nom de famille à rallonge et un surnom plus pratique.

La petite pépite locale : les Verdunois qui ne sont pas de Verdun

Et pour ajouter une couche de complexité savoureuse, laissez-moi vous conter une anecdote locale. Si vous vous baladez dans la charmante commune de Dieulouard, entre Nancy et Pont-à-Mousson, et que vous demandez à un habitant son gentilé, il pourrait vous répondre fièrement : « Je suis Verdunois ! ».
Stupeur. Mais Verdun n’est-il pas dans la Meuse voisine ?
Absolument. Mais le nom historique du village de Dieulouard était Scarpone, avant de devenir Dieu-le-Garde. Au Moyen-Âge, la ville appartenait aux évêques de… Verdun. Les habitants ont donc hérité de ce gentilé, « Verdunois », qu’ils ont conservé à travers les siècles. Un bel exemple de la façon dont l’histoire locale imprime sa marque bien plus profondément que les découpages administratifs.

Un département né dans la douleur : l’histoire derrière la carte

Pour vraiment comprendre la Meurthe-et-Moselle, il faut remonter le temps. Direction 1871. La France vient de perdre la guerre contre la Prusse. Le traité de Francfort, qui signe la paix, est une véritable amputation. La France cède l’Alsace et une partie de la Lorraine à l’Empire allemand.

Avant cette date, la carte était différente. Il y avait un département de la Meurthe (autour de Nancy, Lunéville, Toul) et un département de la Moselle (autour de Metz, Thionville, Sarrebourg). Le traité va redessiner tout ça. La quasi-totalité de l’ancien département de la Moselle et une partie de celui de la Meurthe (les arrondissements de Château-Salins et Sarrebourg) sont annexées.

Que faire des morceaux restants ? La France décide de les fusionner pour créer une nouvelle entité. C’est ainsi que naît la Meurthe-et-Moselle, le 7 septembre 1871. Elle est constituée de :

  • L’intégralité de l’ancien département de la Meurthe qui restait français (arrondissements de Nancy, Lunéville, Toul).
  • Le seul arrondissement de l’ancienne Moselle resté français : celui de Briey.

C’est cette fusion qui explique la forme si étrange du département. Avez-vous déjà regardé une carte ? Il y a une sorte de long cou étroit qui remonte vers le nord, comme une oie qui tend la tête. Cette forme, ce n’est pas un caprice de géographe. C’est la cicatrice de la frontière franco-allemande de 1871 à 1919. La limite actuelle entre la Meurthe-et-Moselle et la « nouvelle » Moselle (recréée après 1919) correspond précisément à cette ancienne frontière.

Le département de Meurthe-et-Moselle n’est pas un territoire naturel. C’est une construction politique, un acte de résilience administrative né d’une défaite militaire. Son identité est indissociable de cette histoire.

Cette origine unique a forgé un caractère particulier. Le sud, autour de Nancy, est l’héritier direct de l’ancien duché de Lorraine, avec une identité culturelle forte. Le nord, le Pays-Haut ou bassin de Briey, est une terre industrielle, marquée par l’épopée du fer et de l’acier, la fameuse « minette lorraine ». Pendant près de 50 ans, ces deux territoires ont vécu au contact direct de la frontière, développant une culture et une économie singulières.

Les deux rivières qui ont baptisé un territoire

Le nom lui-même est un programme. Il est né de la rencontre de deux cours d’eau majeurs qui irriguent le département.

La Moselle, la plus célèbre des deux, prend sa source dans le massif des Vosges. Elle traverse Épinal, puis entre en Meurthe-et-Moselle, arrose Toul et Pont-à-Mousson avant de filer vers Metz (dans le département de la Moselle, donc) puis le Luxembourg et l’Allemagne, où elle se jette dans le Rhin à Coblence. C’est une rivière européenne, un axe de communication historique.

La Meurthe, quant à elle, prend également sa source dans les Vosges. Elle traverse Saint-Dié, puis entre dans le 54, arrose Lunéville et surtout Nancy, la capitale ducale. Son destin est de rejoindre sa grande sœur, la Moselle. Leur confluent se situe à Pompey, juste en aval de Nancy. C’est là que les deux rivières unissent leurs eaux.

Le nom « Meurthe-et-Moselle » est donc une description géographique parfaite des forces vives qui traversent le département. C’est un hommage à l’eau qui a façonné les paysages et permis le développement des villes.

Portrait-robot d’un département en 2025

Assez parlé d’histoire, regardons un peu qui sont les Meurthe-et-Mosellans aujourd’hui. Les chiffres nous en apprennent beaucoup.

Selon les dernières données de 2022, la population s’élève à 732 898 habitants. Avec une superficie de 5 246 km², cela nous donne une densité de population d’environ 140 habitants/km². C’est légèrement au-dessus de la moyenne nationale française, ce qui en fait un département relativement peuplé, notamment grâce à la forte concentration autour de l’agglomération de Nancy.

Administrativement, le territoire est découpé en quatre arrondissements, chacun avec sa propre personnalité :

  1. L’arrondissement de Nancy : Le cœur battant. C’est le plus peuplé, le centre économique, universitaire et culturel. La place Stanislas, l’Art Nouveau, une vie étudiante trépidante… C’est la vitrine du département.
  2. L’arrondissement de Lunéville : Le « Versailles Lorrain ». Un passé prestigieux avec son château, une ambiance plus rurale, tournée vers les Vosges. C’est la Lorraine des champs et des forêts.
  3. L’arrondissement de Toul : La citadelle militaire. Marquée par son histoire épiscopale et ses fortifications à la Vauban, Toul est aussi un pôle viticole avec ses fameux Côtes de Toul (un vin gris délicieux).
  4. L’arrondissement de Briey : Le nord industriel. C’est le fameux Pays-Haut, l’héritage des mines de fer et de la sidérurgie. Des villes comme Longwy et ses faïences, une histoire ouvrière forte et un paysage de plateaux calcaires.

Et côté portefeuille ? Les données de 2022 nous donnent un aperçu intéressant du niveau de vie.

Salaires moyens nets mensuels en Meurthe-et-Moselle (2022)

Catégorie Socio-Professionnelle Salaire moyen net / mois
Cadres 3 897 €
Professions intermédiaires 2 491 €
Employés 1 825 €
Ouvriers 1 947 €

Que nous dit ce tableau ? On remarque que le salaire des cadres est solide, probablement tiré par le dynamisme de la métropole nancéienne (CHU, université, pôles de recherche). Fait intéressant, le salaire moyen des ouvriers est légèrement supérieur à celui des employés, un héritage probable de la culture industrielle où les qualifications techniques et le travail posté sont mieux valorisés. Ces chiffres dessinent une économie diversifiée, entre services de haut niveau et savoir-faire industriel toujours présent.

Au-delà des chiffres, l’âme Meurthe-et-Mosellane

Être Meurthe-et-Mosellan en 2025, c’est finalement vivre dans un territoire de contrastes assumés. C’est la fusion un peu forcée mais finalement réussie entre le bassin de Nancy, tourné vers la culture et les services, et le Pays-Haut, fier de son passé industriel et tourné vers le Luxembourg voisin.

C’est avoir un pied dans l’histoire des Ducs de Lorraine et l’autre dans l’épopée de l’acier. C’est apprécier autant la finesse d’un vase Daum que la beauté brute d’un ancien haut-fourneau. C’est savoir que la richesse du département ne vient pas seulement de son sol (la fameuse « minette »), mais aussi de la résilience de ses habitants, qui ont su se réinventer après les crises industrielles.

J’aime à penser que le Meurthois a un caractère bien trempé, un franc-parler hérité des frontières, mais aussi un sens de l’accueil et de la fête bien ancré. On ne s’ennuie jamais ici. Entre les festivals culturels de Nancy, les fêtes de la mirabelle, les marchés de Saint-Nicolas (une véritable institution !) et la vitalité des associations, il y a une chaleur humaine qui détonne parfois avec la réputation de froideur de l’Est.

En définitive, la prochaine fois que vous croiserez quelqu’un de ce département, vous saurez. Vous pourrez lui demander s’il se sent plutôt Meurthe-et-Mosellan ou Meurthois. Vous pourrez lui parler de la forme si particulière de son territoire, de l’histoire du traité de Francfort. Vous comprendrez que son identité est un mélange subtil de géographie, d’histoire douloureuse et de fierté retrouvée.

Car la Meurthe-et-Moselle, ce n’est pas juste un nom sur une carte. C’est une histoire française à part entière, incarnée par ses 732 898 habitants. Et ça, c’est bien plus qu’un simple gentilé. C’est une identité.

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